Louise Lavigne, nouvellement nommée au Panthéon des anciens


L'Association des anciens du collège Mont-Saint-Louis

De pionnière à diplomate

Née à Montréal, Louise Lavigne est la benjamine d’une famille nombreuse. Lors de ses études au Mont-Saint-Louis, elle se passionne pour l’histoire, la géographie et la politique. Après des études supérieures en relations internationales et en développement de l’Amérique latine aux Universités de Montréal et d’Ottawa ainsi qu’à l’Université nationale autonome de Mexico (UNAM), elle a promené son baluchon sur quatre continents.

Au Mont-Saint-Louis, elle fait partie de la première cohorte de filles entrant dans ce collège exclusivement masculin depuis sa fondation en 1888. Elle se joint à l’association étudiante et y organise des conférences politiques. Diplômée du Mont-Saint-Louis en 1968, dans la foulée des mouvements étudiants, elle veut « changer le monde ».

Elle gagne un concours universitaire pancanadien en 1974 et devient la seule jeune femme à obtenir un contrat d’agent de développement au bureau des Nations unies au Pérou. Son engagement à changer le monde la conduit pendant 35 ans en Amérique latine, en Afrique et en Europe où elle travaille pour le Programme des Nations unies pour le développement, l’Agence canadienne de développement international, le Bureau canadien pour les droits de l’enfant et la Société canadienne de la Croix-Rouge.

Pour le gouvernement canadien, elle dirige entre autres des programmes d’aide aux victimes de guerres et de catastrophes naturelles. Elle reçoit la Légion d’honneur du gouvernement du Mexique pour son aide humanitaire aux sinistrés du séisme du 19 septembre 1985 qui a fait 30 000 morts.

Elle s’implique dans la réponse à plusieurs grandes crises humanitaires comme les famines en Éthiopie (1985), en Somalie (1991) et au Soudan (1998), les conflits en Amérique centrale, au Rwanda, au Zaïre, en Angola et au Mozambique.

La promotion des droits des femmes imprègne toutes ses actions depuis la première conférence mondiale sur le statut des femmes tenue en 1975 à Mexico. Dès 1977, elle se joint au conseil d’administration de la première organisation canadienne dédiée exclusivement à aider les femmes des pays en développement.

Diplomate canadienne auprès des Nations unies à Genève de 1998 à 2001, ses efforts soutenus mènent à l’intégration des femmes dans les politiques et les programmes des agences humanitaires des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge. La prise en compte des besoins spécifiques des femmes réfugiées et victimes de conflits est ainsi devenue un aspect incontournable de l’évaluation de l’aide à leur apporter.

La communauté du Mont-Saint-Louis salue le parcours d’une pionnière devenue diplomate, une agente de changement, qui s’est portée à la défense des droits des femmes et des enfants dans les pays en développement. Ses connaissances des peuples et des langues, son audace et sa détermination ont grandement influencé les orientations et les pratiques de plusieurs organismes internationaux.